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VOYAGE D’UNE FEMME

La voici :

Dors, dors, oiseau de nos champs d’orge ;
Dieu doucement t’éveillera,
Pose-toi, petit rouge-gorge,
Sur ce lit qu’il te prépara.

Ce grand rameau rempli de feuilles,
Que balançait un beau bouleau,
Dieu l’a donné pour que tu veuilles
Dormir dessous dans ton berceau.

Le sommeil survient à la porte,
Et murmurant bien mollement,
Dit : « Voulez-vous pas que j’emporte
Dans mon palais ce pâle enfant ?

Frêle et frileux dessous la laine,
Chaudement caché je le vois ;
Mais l’oiseau léger de la plaine
N’est nulle part mieux qu’avec moi. »

Dors, dors, oiseau de nos champs d’orge ;
Dieu doucement t’éveillera,
Pose-toi, petit rouge-gorge,
Sur ce lit qu’il te prépara.

Ceci est de la poésie populaire, faite par on ne sait qui et répétée par tout le monde, mais la Finlande se vante de posséder de véritables auteurs, se faisant imprimer et produisant des œuvres où se décèle un vrai talent ; on m’a beaucoup parlé de M. Berndston, fort connu et fort estimé chez ses concitoyens. Je m’abstiens de porter un jugement sur M. Berndston, n’ayant pu le lire que par fragments traduits, et sachant combien la traduction altère en poésie les grâces de l’original. On me donna, en Suède, une ballade de M. Berndston, composée sur la mort