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LE NOUVEL ART D’AIMER

Les jeux.

Varions-les sans qu’un seul prédomine.

Je vois que les jeunes y ont leur routine ; changeons-la. Chaque génération devrait en inventer en conservant ceux qui les délectent encore. Créons-en s’il en manque. Fleurissons nos enfants.

La culture physique a fortifié la race en défatiguant l’homme ; elle l’allège de son corps jusqu’à ce qu’il ne le sente plus et en fasse un simple instrument de son esprit. Des garçons d’avenir y ont cependant été tués dans la cour du lycée par un choc sur la tête ou une chute. Quant aux sports, ils ont cassé les membres à tant de mes amis de vingt ans, ils ont fait tant de cardiaques, ils ont forcé tant de chevilles, sans parler des pulmonaires, ni de la poliomyélite des filles au retour d’un match surmenant [1], qu’il ne faut pas compter sur moi pour les recommander. Une autre raison forte pour les appréhender : un médecin constata dans les journaux, vers 1926, que des jeunes filles ayant trop fortifié leurs muscles, avaient éprouvé des souffrances démesurées après leur mariage pour mettre leur enfant au monde. N’excédons pas la nature en lui demandant trop. Un peu plus de sport ménager pour les filles, un peu moins sur la piste et l’amour se portera mieux.

  1. Je constatai en 1936 à l’institut Mécanothérapique du Dr Guyot, à Lausanne, que trois jeunes filles (dix-neuf à vingt-deux ans), au retour d’un match éreintant, malgré leur parfaite santé, ne s’étaient pas relevées le lendemain, frappées de poliomyélite. Le surmenage avait-il dégagé le microbe ou l’avait-il déchaîné ?