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LE NOUVEL ART D’AIMER

forte dîme sur sa chasse et sa pêche qu’il lui remet à intervalles réguliers. L’usage des peuplades, on le voit, nous enseigne, celle-ci en délicatesse. Nous saurons en retenir quelque chose.

L’enfant lui aussi est à
soigner d’abord. Il est notre somme, notre total charnel, spirituel, animique. Nous sommes ses divinités bienfaisantes. Il nous est confié. Sans nous, il est perdu, ce qui le rendrait sacré, même si son adorable faiblesse ne nous mettait aux yeux des larmes de séduction.

Mettons-le sur le même plan que notre mère. Et soignons-les ensemble. La vraie femme fait tout en même temps. Sauver sa mère est sauver son enfant. Il a tant besoin des grand’mères !

Toi, jeune grand’mère d’aujourd’hui
au teint de pêche, qui pousse la voiture de ton petit enfant et en traînes deux par la main, toi qui conserves ta minceur et tes yeux de gamine et ton visage rond, te voici gardée d’un seul coup de tous les ridicules de la vieille coquette.

En te mirant dans les yeux des petits, en souriant aux anges, tu as leur âge, ma charmante ; on n’est une vraie jeune à cinquante ans que quand on est grand’mère.


Cependant ne t’use pas trop
autour de l’enfançon. On ne peut faire à ton âge, même avec ton allure de fillette, ce qu’on fait à