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LE NOUVEL ART D’AIMER
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Qu’on songe au prestige que cela leur donnait sur l’esprit des hommes. Qui relève la femme sauve l’enfant. Qui écrase la femme détruit l’homme dans l’œuf.

Et que le juriste médite sur les fonctions des femmes, sur leur responsabilité dans la famille maternelle. Ces tribus avaient compris que seul dure le groupe dirigé par un couple.

« L’administrateur est le chef du Feu. Il dirige avec la matrone. Le chef du feu représente politiquement la famille. La matrone a la direction des provisions. La mère est la nourrice éternelle de l’homme. Un proscrit menacé passe-t-il ? Il se présente devant la matrone les bras croisés. Il a la vie sauve. »

On voit quelle dignité cette famille primitive octroyait à la mère pour le salut commun. Et l’auteur n’a pas été voir qu’elle orientait les unions, protégeait les naissances, soignait, guérissait les corps et les cœurs.

Il n’y a pas de salut sans organisation, sans surveillance pour et par la mère de famille vénérée.

Elle, la grande réaliste du couple, elle seule peut enchaîner, cohérer le salut parce qu’elle aime.

L’homme primitif le savait. À l’homme moderne plus constructeur que réaliste de le rapprendre en hâte. La créatrice, la mère doit être consultée, elle, seule providence de l’homme, son seul recours du berceau au linceul.