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LE NOUVEL ART D’AIMER
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Vous mari choyé,
écoutez en amoureux les déceptions de vos sœurs et belles-sœurs. L’amour seul soutient l’attention. Sans lui vous ne sauriez jamais assez leurs petits drames pour leur porter secours. Soyez leur tendre père à toutes. Vous aurez chaud en vous.

La voix de l’homme ému calme la conscience des femmes inquiètes.

Soyez chez vous l’indulgent justicier, mais sensible surtout à la plus disgraciée.

Ne sortez pas quand vous voyez un débat s’aigrir, un chagrin se creuser. Ne partez pas surtout pour fuir la scène. Toutes elles vivent pour vos yeux.

Répétez-vous : Je suis le bon dieu de la maison.

Ne claquez pas la porte sur une altercation cruelle. En les frappant de votre indifférence, en les laissant aller au bout de leur faiblesse, de leur égarement, vous pouvez les cabrer. Les douces femmes, vous le savez, sont folles quand elles ont de la peine. Elles ont tant besoin de vous, leur bon génie ! Vous pouvez tout sur elles. Remettez ces pauvres cœurs en ordre. Douceur.

Faites lever le bonheur sous ce toit.

Nous entrons dans l’âge du familisme.

Des ressources de la civilisation la plus fine et fière du monde, faisons la famille aussi belle toujours, aussi fervente de ses us et coutumes d’hier que de son jour le jour de joie et de labeur.

« Paris ville la plus sainte, Paris ville la plus folle[1] » fais-nous toujours dignes de toi.

  1. Péguy.