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ÉPOUX
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Toi ma sœur, tu ne dois
obéissance à l’homme que s’il n’abaisse pas la paire. S’il déroge, ramène-le au plus bel idéal du mariage que tu peux concevoir et augmenter.

Stagner ne nous est plus permis. Il faut monter ou mourir. Aide ton homme à remonter, sinon à quoi te servirait ta séduction, héritage des héros et des mères ?

La molle inspiratrice ne peut plus nous suffire. Ce qu’il nous faut, c’est la femme, c’est la beauté solide et déterminatrice d’hommes.


Et précisons.

Par ses malheurs qui le dépassent[1], « l’homme est le saint des saints », écrit Gorki. Mais l’homme est saint surtout par le bonheur qu’il apporte en puissance pour peu qu’il sache s’en servir.

C’est ce que je lui montre ici : car c’est l’art le plus négligé du monde. On a cultivé le plaisir qui est aux antipodes du bonheur et qui le tue.

Et que nos abuseurs d’hier à l’égoïsme ensoleillé, qui ne songeaient qu’à varier la jouissance, n’aillent pas appeler sacrifice le don de soi (conception de grenouille).

Sacrifice commun ou sacrifice au cher mari malade, à la compagne éprouvée, au métier séparant, au cas où la joie enfin trouverait un obstacle et devrait

  1. « Dieu a manqué de mesure, dit Alfred Mortier. Nous ne sommes pas à la taille de nos malheurs. » (Les Marginales, 1935.)