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Page:Ausone - Poèmes divers, 1897, trad. Ducoté.djvu/20

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AUSONE

antidote. Aussi, ces breuvages dangereux se combattant l’un l’autre, l’effet salutaire détruisit le principe nuisible, et ils s’échappèrent aussitôt au creux des canaux des entrailles, route ordinaire où, rejetés, glissent les aliments. Combien grande est la bienfaisante sollicitude des dieux ! La cruauté d’une épouse est profitable et lorsque les destins l’ordonnent, deux poisons sont un remède.



ÉCHO À UN PEINTRE


Ô peintre insensé, pourquoi prétendre à fixer mes traits, et tenter de représenter une déesse inconnue à l’œil des hommes ? De l’air et de la voix je suis la fille, et je suis mère d’un vain langage, moi qui possède la parole sans la pensée. Rappelant les derniers sons d’une phrase expirante, moqueusement mes mots escortent d’autres mots. J’habite dans vos oreilles où pénètre l’écho et si tu veux me peindre ressemblante peins un son.



SUR UNE STATUE DE l’OCCASION ET DE LA REPENTANCE


De qui est ce travail ? — De Phidias, auteur aussi de la statue de Pallas et de celle de Jupiter ; je suis son troisième chef-d’œuvre. Je suis cette déesse, rare et