Page:Austen - Emma.djvu/147

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phante

naturellement… J’ai oublié les termes exacts ; du reste, la discrétion impose ce manque de mémoire ; en un mot, c’était l’annonce de ses fiançailles avec une Mlle Hawkins, comme vous le disiez.

— M. Elton va se marier, dit Emma aussitôt qu’elle put parler, tout le monde souhaitera son bonheur.

— Il est bien jeune pour se marier, dit M. Woodhouse, il aurait mieux fait de ne pas tant se presser. Il me semblait qu’il ne lui manquait rien. Nous étions toujours heureux de le voir à Hartfield.

— Une nouvelle voisine pour nous, Mlle Woodhouse, dit Mlle Bates d’un air réjoui, ma mère est si contente ! Elle dit qu’elle ne peut supporter l’idée de savoir le vieux presbytère sans une maîtresse de maison. C’est vraiment une grande nouvelle. Jane, vous n’avez jamais vu M. Elton, n’est-ce pas ? Je ne m’étonne pas que vous soyez si curieuse de le connaître.

À dire vrai Jane ne paraissait pas particulièrement absorbée par l’idée de M. Elton, elle répondit :

— Non, je n’ai jamais vu M. Elton. Est-il grand ?

— À qui nous en rapporterons-nous ? dit Emma, mon père dirait : oui, M. Knightley, non, Mlle Bates et moi sommes d’avis qu’il est de taille moyenne ! Puisque vous êtes ici pour un peu de temps, Mlle Fairfax, vous aurez l’occasion de vous rendre compte que M. Elton est tenu à Highbury pour le modèle de la perfection, au physique comme au moral.

— C’est bien vrai, Mlle Woodhouse reprit Mlle Bates. On ne saurait trouver un jeune homme plus accompli. Mais, ma chère Jane, rappelez-vous que je vous ai dit hier qu’il était précisément de la taille de M. Perry. Mlle Hawkins, je ne doute pas que ce ne soit une charmante personne. Il a toujours eu pour ma mère