Page:Austen - Emma.djvu/148

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des attentions particulières. Il a voulu qu’elle prenne place dans le banc du presbytère afin qu’elle entendît mieux, car ma mère est un peu sourde ; c’est peu de chose, mais elle n’entend pas parfaitement. Jane dit que le colonel Campbell est également un peu sourd ; il s’était figuré que les bains chauds pourraient lui faire du bien, mais l’amélioration n’a pas duré. Le colonel Campbell, vous le savez, est notre ange gardien. M. Dixon paraît être un jeune homme de mérite tout à fait digne de lui. C’est un grand bonheur quand les braves gens se retrouvent et c’est toujours, du reste, ce qui a lieu dans le monde. Maintenant, nous aurons ici M. Elton et Mlle Hawkins ; il y a aussi les Cole, excellentes gens, et les Perry. Je crois, Monsieur, ajouta-t-elle en se tournant vers M. Woodhouse, je crois qu’il y a peu d’endroits où l’on trouve une société comparable à celle de Highbury. Je dis toujours que nous sommes bénies en nos voisins. Mon cher Monsieur, s’il y a quelque chose que ma mère préfère à tout, c’est une longe de porc.

— Quant à savoir qui est Mlle Hawkins ou depuis combien de temps il la connaît, dit Emma, nous n’avons aucun indice à ce sujet. Il semble bien pourtant que ce soit une connaissance récente. Vous ne dites rien, Mademoiselle Fairfax, mais j’espère que vous prenez intérêt à cette nouvelle. Vous avez été mêlée si intimement à ce genre d’affaire par suite du mariage de Mlle Campbell que nous ne vous laisserons pas rester indifférente aux accordailles de M. Elton et de Mlle Hawkins.

— Quand j’aurai vu M. Elton j’éprouverai, je n’en doute pas, de l’intérêt ; d’autre part, il y a déjà plusieurs semaines que Mlle Campbell est mariée et mes impressions se sont un peu émoussées.

— Voici exactement quatre semaines que M. Elton est parti : il y a eu hier quatre semaines.