Page:Austen - Emma.djvu/268

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dans ce sens furent donnés au cocher. Pendant ce temps Frank Churchill s’occupait tout particulièrement de la nouvelle mariée à laquelle il venait d’être présenté.

Quelques minutes après, la voiture s’arrêta de nouveau à la porte ; on venait de faire allusion à la pluie.

— Je vais voir s’il y a des parapluies, dit aussitôt Frank à son père, et il s’éloigna. M. Weston se préparait à le suivre, mais il fut arrêté par Mme Elton qui brûlait de lui faire part de son opinion sur Frank Churchill.

— Un très élégant jeune homme en effet, dit-elle. Je vous avais averti très franchement, Monsieur Weston, que je le jugerais en toute indépendance. Vous pouvez me croire, je ne fais jamais de compliments. Je le trouve très joli garçon et ses manières sont précisément celles qui me plaisent ; c’est l’homme distingué sans aucune affectation. Il faut que vous sachiez combien j’ai les fats en horreur. Ils ne furent jamais tolérés à Maple Grove. Ni M. Sukling ni moi ne pouvons les supporter ; et parfois nous le leur avons fait sentir d’une façon mordante. Célina, qui est la douceur même montrait beaucoup plus de patience.

Tant que Mme Elton fit l’éloge de Frank Churchill elle trouva son auditeur très attentif, mais dès qu’elle fit mine de vouloir s’égarer dans les sentiers de Maple Grove, M. Weston se rappela ses devoirs de maître de maison et il s’excusa, en souriant, d’être forcé de la quitter pour recevoir les dames qui venaient d’arriver.

Mme Elton se tourna alors vers Mme Weston et reprit :

— Ce doit être notre voiture avec Mlle Bates et Jane ; nos chevaux vont extrêmement vite. Quelle satisfaction de pouvoir envoyer sa voiture chercher des amis ! Si j’ai bien compris, Monsieur Weston, vous avez été assez aimable pour mettre la vôtre à leur disposition mais une autre fois ne prenez pas cette peine. Vous pouvez