FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
du 17 août 1910 [59]
EMMA
Par Jane Austen
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Traduction de M. PIERRE DE PULIGA
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» Relativement à l’acquisition faite par moi du fameux piano, je me bornerai à dire que Mlle Fairfax ne m’eut jamais autorisé à l’envoyer, si elle avait été consultée. Elle a fait preuve pendant toute la durée de notre engagement d’une exquise délicatesse de sentiments. Bientôt j’espère, vous serez à même de la juger : aucune description ne pourrait donner une idée juste de son caractère. Depuis que j’ai commencé cette lettre, j’ai reçu de ses nouvelles : elle me dit que sa santé est bonne mais comme elle ne se plaint jamais, cette affirmation ne suffit pas à me tranquilliser. Je désire avoir votre opinion sur sa mine. Je sais que vous allez lui faire une visite et je sais aussi qu’elle vit dans une perpétuelle anxiété à l’idée de vous voir. Peut-être est-ce déjà une chose faite ? Écrivez-moi sans tarder : j’ai hâte de recevoir mille détails. Rappelez-vous combien peu de temps j’ai pu m’arrêter à Randalls et
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