trouver aucun repos. Les heures se succédaient ; le voyage s’avançait sans qu’elle s’en aperçût. La manière dont elle retournait à Fullerton ne pouvait qu’éteindre le plaisir qu’elle aurait dû éprouver à revoir après une absence d’onze semaines les personnes qui lui étaient le plus chères. Que pouvait-elle dire qui ne fût humiliant pour elle et pour sa famille ? En racontant la cause de sa douleur, ne devait-elle pas en augmenter l’amertume ? N’avait-elle pas à craindre d’exciter un ressentiment qui envelopperait l’innocent et le coupable ; pourrait-elle jamais trouver des expressions assez justes pour parler du mérite et des attentions de Henri et d’Éléonore. Pourrait-elle empêcher que ses parens ne prissent une opinion aussi défavorable d’eux que de leur père ?
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