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nerfs ; je suis si abattue, si malade ! C’est peu amical à vous, Alice, de n’être pas venue jeudi.

— Rappelez-vous, Maria, que ce même jeudi vous me rendiez le compte le plus favorable de votre santé ; vous m’écrivîtes très-gaîment, et m’assurâtes que vous étiez parfaitement bien, et peu pressée de ma visite : cela me fit d’autant plus de plaisir, que j’étais bien aise de rester avec lady Russel jusqu’au dernier moment, et que, d’un autre côté, j’avais tant de choses à faire, que je n’aurais pu quitter Kellinch-Hall plus tôt.

— Bon Dieu ! qu’est-ce que vous pouviez avoir tant à faire ?

— Beaucoup de choses, je vous assure ; d’abord, une liste par duplicata des livres et des tableaux que mon père laisse à Kellinch-Hall. J’ai été plusieurs fois au jardin d’Elisabeth, pour expliquer au jardinier quelles plantes elle veut mettre en réserve chez lady Russel : j’avais aussi mes petits intérêts personnels à soigner, mes livres, ma musique à ranger, tous mes coffres à garnir, et une tâche plus pénible encore à remplir. Je suis allée dans chaque maison du village faire mes adieux ; on m’avait dit que ces bonnes gens désiraient prendre congé