Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/34

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on le retrouva à Londres, toujours plus agréable aux yeux de la belle Elisabeth : ou lui fit de tendres reproches, auxquels il répondit poliment. Il fut de nouveau encouragé, invité, attendu ; il ne vint point encore, et les premières nouvelles qu’on reçut de lui, furent la communication de son mariage ; au lieu de poursuivre la ligne marquée à l’héritier de la famille Elliot, il avait préféré l’indépendance, en épousant une femme riche, mais d’une naissance très-inférieure à la sienne.

On comprend que l’orgueil de sir Walter fut doublement blessé ; son Elisabeth rejetée, et un vil sang plébéien figurant dans le Baronnetage, c’était plus qu’il ne pouvait supporter : il trouvait aussi que, comme chef de la famille, il aurait dû être consulté, surtout après avoir pris publiquement le jeune homme sous sa haute protection. « On nous a vu ensemble, disait-il, deux fois au parc, et une fois sous le portique de la chambre des communes ; on croira que j’approuve cette indigne alliance. » Il témoigna son ressentiment, qui fut peu sensible au nouvel époux ; il n’essaya ni apologie ni excuse, et parut, par son oubli total de la famille de Kellinch-Hall, désirer aussi d’en être oublié. Sir Walter ne l’honora