Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/33

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aller autrement ; il ne connaissait point ce jeune homme, mais il suffisait qu’il s’appelât Elliot, et qu’il dût hériter de Kellinch-Hall, pour être accompli, et ce parti devenait alors le plus convenable pour son adorable Elisabeth.

Bientôt après la mort de lady Elliot, sir Walter rechercha ce parent, alors âgé de vingt ans ; quoique ses avances fussent reçues assez froidement, il les redoubla, attribuant cette froideur à la timidité de la jeunesse ; et dans une de ses excursions à Londres, Elisabeth étant alors dans tout l’éclat de sa beauté, il força presque son jeune parent, qui étudiait le droit, de venir admirer sa belle cousine, convaincu qu’il en serait bientôt passionnément amoureux. Rien de la part du jeune homme ne confirma cette espérance, mais Elisabeth ne le trouva pas moins très-agréable. « C’est l’excès de l’admiration et le trouble d’une passion soudaine qui l’a retenu, disait sir Walter ; il faut l’encourager, il s’expliquera bientôt. » En conséquence, il fut invité à venir passer les vacances à Kellinch-Hall ; il fit un salut qu’on prit pour un consentement ; il fut attendu de semaine en semaine, de jour en jour, et ne vint pas. Le printemps suivant,