Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/100

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un malheur de plus ; aussi n’ai-je pas vu une créature vivante chez moi depuis la seconde semaine de janvier, excepté George Hayter, qui vient plus souvent que je ne le voudrais. N’est-ce pas bien fâcheux qu’Henriette ne soit pas restée à Lyme autant que Louisa ? Elle aurait oublié son cousin, et fait peut-être une autre conquête qui m’aurait mieux convenu.

» Le carrosse de M. Musgrove est parti ce matin pour aller chercher Louisa et les Harville, qui seront ici demain. Je pense que le capitaine Bentick viendra aussi : quoique je le trouve très-maussade avec sa tristesse habituelle, c’est toujours quelqu’un d’étranger, et qu’on ne voit pas journellement. C’est le gentil Wentworth qu’il nous faudrait pour nous égayer ; mais sans doute il ne tardera pas à venir aussi. Nous sommes invitée à dîner à la grande maison, non pas demain, mais le jour suivant : madame Musgrove craint que sa fille ne soit trop fatiguée du voyage, c’est très-ridicule ; elle aurait pu rester dans sa chambre pour se reposer, et il m’aurait mieux convenu d’y dîner demain : je suis pressée, comme vous devez le comprendre, de quitter ma soli-