Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/99

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Nos fêtes de Noël ont été très-ennuyeuses : M. et madame Musgrove avaient tellement rempli leur maison d’enfans, qu’ils n’ont pu donner un seul grande dîner à nos voisins. Je ne compte pas les Hayter, qui sont ici sans cesse, pour oublier les ennuis de leur odieuse ferme. Enfin, ces insipides fêtes sont passées, les enfans seuls en ont été contens ; ils sont repartis hier pour leurs écoles, à l’exception des petits Harville. Vous serez un peu surprise, je crois, d’apprendre qu’ils ne sont pas encore retournés chez eux. Madame Harville n’est pas une trop tendre mère, puisqu’elle peut être si long-temps séparée de ses enfans ; au reste, je ne les trouve pas du tout gentils : les petites filles ont le nez collé sur leur ouvrage ou sur leurs dessins, et les petits garçons, sur leurs livres ou sur des jouets destinés à l’éducation, et qui les instruisent en les amusant. Croiriez-vous, Alice, que madame Musgrove les vante sans cesse, et les aime mieux, je crois, que ses fils ?

» Quel affreux temps nous avons eu cet hiver ! Vous ne vous en apercevez pas, sur votre beau pavé de Bath ; mais à la campagne, la neige et les mauvais chemins sont