Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/104

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elle a fini par l’aimer aussi ; tout était arrangé entre eux avant qu’elle vînt ici. Il a écrit à M. Musgrove pour lui demander la main de sa fille ; il a voulu attendre la réponse avant de venir en personne : elle lui est très-favorable ; ses manières douces et les soins qu’il prenait de Louisa lui avaient gagné l’affection de tous ses parens. N’êtes-vous pas étonnée ? Vous étiez-vous doutée de cette passion ? N’auriez-vous pas cru que c’était le capitaine Wentworth qu’elle aimait ? Ne pensez-vous pas qu’il sera très-désappointé ? Aussi pourquoi s’en aller ? Sa belle était trop affaiblie par le mal pour conserver la fermeté dont elle se vantait si souvent ; elle a cédé à la première épreuve. Si Wentworth pouvait à présent songer à Henriette, et lui faire oublier son cousin, combien je serais contente ! Glissez-en quelque chose à madame Croft ; elle a beaucoup d’influence sur son frère, et pourrait le décider.

» M. Musgrove a écrit à Bentick pour lui donner son consentement ; il est attendu aujourd’hui. Nous sommes tous très-contens ; la bonne maman Musgrove regrette un peu le capitaine de son pauvre Richard ; mais M. Bentick l’a connu aussi quand il était