Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/105

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premier lieutenant sur la Laconia. Quant à moi, vous savez que j’ai toujours dit que le capitaine Wentworth n’était pas très-attaché à Louisa ; je n’ai jamais cru que ce fût de l’amour. Il était trop gai, il riait trop ; on ne fera pas ce reproche au capitaine Bentick. Madame Harville dit que son mari est un peu surpris que sa sœur soit si vite oubliée. Au reste, Louisa est leur favorite à tous deux ; elle remplace leur Fanny ; son accident l’a tout-à-fait changée ; elle est à présent aussi tranquille qu’elle était étourdie ; elle a pris le goût de la lecture avec Bentick, qui lui lisait tous les livres que vous lui avez indiqués. À propos, je vous fais mon compliment de condoléance ; Louisa vous a enlevé votre admirateur : comment Charles avait-il pu imaginer cela ? Je n’ai jamais pu le comprendre ; je serais fâchée qu’il vous l’eût persuadé, et que vous en voulussiez à Louisa : nous savons à présent pourquoi il voulait rester à Lyme ; pardonnez-leur à tous deux. Tout irait bien si Wentworth épousait Henriette ; tâchez que cela arrive, et que nous soyons débarrassés de ce jeune révérend, qui m’est odieux.

» Adieu, chère Alice. »