Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/108

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répondit vivement Elisabeth ; c’est impossible ! Sur le pied où nous sommes avec lady Dalrymple, étant ses cousins surtout, nous ne devons pas l’embarrasser de connaissances qui ne lui conviendraient pas ; sans ce lien de parenté, ce serait fort égal ; mais elle se ferait un scrupule de nous refuser quelque chose : il sera beaucoup mieux de laisser les Croft se tirer d’affaire comme ils pourront. Il y a ici plusieurs officiers passablement ridicules que je rencontre à la promenade, et qu’on m’a dit être des marins ; les Croft s’associeront avec eux.

Sir Walter approuva, et ni l’un ni l’autre ne reparlèrent de la lettre de Maria. Madame Clay fut plus polie ; elle paya son tribut de civilité en demandant des nouvelles de la charmante madame Charles Musgrove, et de ses deux petits garçons : après cela, Alice fut en liberté de se retirer.

Seule dans sa chambre, elle lut et relut la lettre de sa sœur. Jusqu’alors elle avait cru rêver ; mais rien n’était plus réel. Elle s’arrêta long-temps à ces membres de phrase : « Ne pensez-vous pas que le capitaine Wentworth sera bien désappointé ? Aussi pourquoi s’en aller ? » Elle aussi se demandait pourquoi : peut-être a t-il cédé la place ; il a vu que Louisa avait