Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/117

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si bien, si tranquille ! Mais, comme dit Sophie, la mer a aussi ses agrémens. »

Alice perdait toute patience ; ils allaient se quitter sans qu’elle eût rien appris ; elle lui rappela qu’il avait quelque chose à lui dire.

« Oui, oui, je le sais bien, poursuivit-il ; mais je ne veux commencer que lorsque nous serons à Belmont : c’est un grand espace, où l’on est plus à son aise. » Il fallut en passer par là. Dès qu’ils y furent arrivés, il commença.

« Eh bien ! miss Elliot, vous allez apprendre une chose qui vous surprendra ; mais rappelez-moi, s’il vous plaît, le nom de baptême de cette miss Musgrove que mon beau-frère a failli tuer.

— Louisa, dit Alice sans convenir qu’elle sût déjà ce qu’il voulait raconter.

— Oui, c’est cela même. Eh bien ! cette Louisa, nous pensions tous qu’elle allait épouser Frederich ; il en était fou, on le voyait toujours, riant et causant avec elle ; nous ne comprenions pas, Sophie et moi, ce qu’ils attendaient pour conclure. L’accident de Lyme arriva ; il fallait bien attendre qu’elle fût morte ou guérie ; mais alors même il y eut quelque chose de singulier dans la façon d’agir de Frederich : au lieu de rester à Lyme auprès de sa