Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/14

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éloignée du château : elle eut du plaisir à se retrouver dans sa jolie chambre, où lady Russel l’installa de nouveau avec une grande joie.

Elle était cependant mêlée de quelque inquiétude ; le retour du capitaine Wentworth était parvenu aux oreilles de lady Russel ; elle savait qu’il avait fréquenté assidûment les deux maisons d’Upercross, et ne doutait pas que son Alice ne fût l’objet de cette assiduité ; elle ne parla point de lui, mais examina sa jeune amie avec plus d’attention ; elle la trouva embellie ; ses joues étaient plus rondes, son teint plus coloré : était-ce le plaisir d’avoir retrouvé son amant qui produisait ce changement heureux ? Elle lui en fit compliment. Alice sourit, dit que sa santé était meilleure, et, réunissant ce que disait lady Russel à l’admiration silencieuse de son cousin Elliot, elle pensa, en étouffant un soupir, que ce retour de son printemps de jeunesse et de beauté n’avait pas amené un retour d’amour dans le cœur de Wentworth. Son nom ne fut pas encore prononcé. Lady Russel mit l’entretien sur Bath, sur sir Walter, sur madame Clay, enfin sur tout ce qui occupait vivement Alice quand elle quitta Kellinch-Hall, et qui n’était plus à présent pour elle que des objets d’un second in-