Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/15

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térêt ; elle avait tout-à-fait perdu de vue et Bath, et son père, et sa sœur : toutes ses pensées étaient à Upercross ; et quand lady Russel lui parlait avec chaleur de son espoir, de ses craintes, de l’établissement de sir Walter dans le plus brillant quartier de Bath, de la considération qu’on lui témoignait, et de son chagrin que madame Clay fût chez lui, Alice aurait été bien honteuse si son amie avait lu dans son cœur combien elle pensait à Lyme, au mal de Louisa Musgrove, à sa guérison, à son retour à Upercross ; combien elle était plus intéressée au petit logement des Harville et aux lectures du capitaine Bentick, qu’au bel appartement de son père à Camden-House, et à l’intimité de sa sœur avec madame Clay. Elle fut obligée de se forcer pour avoir avec lady Russel l’apparence d’une sollicitude égale au moins à la sienne ; mais elle préférait encore ce sujet de conversation à celui qui suivit naturellement. Il avait bien fallu instruire lady Russel de l’accident de Louisa, et lui expliquer par quel événement il n’y avait qu’Alice seule dans les deux maisons d’Upercross, celle-ci raconta d’abord la chose en peu de mots, mais ensuite son amie voulut plus de détails sur une chute aussi fâcheuse. Alice en avait été