Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/141

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avez dû souffrir de cet événement affreux ! que de peines nous vous avons données ! Je ne sais ce que nous serions devenus sans vous ; mais, toujours bonne, secourable, vous n’avez vu que les dangers de Louisa ; et, pour nous être utile, vous avez peut-être altéré votre santé.

— Non, répondit Alice ; je fus, il est vrai, émue, affectée à l’excès : mais le rétablissement de miss Musgrove m’a ôté jusqu’au souvenir de mes fatigues.

— C’était un moment terrible ! s’écria Wentworth avec feu, et qui ne s’effacera jamais de ma mémoire ! Je vois encore cette jeune et charmante fille, victime de ma maladresse et de mon étourderie, étendue mourante sur le pavé ! Ah Dieu ! » Et il passa sa main sur ses yeux, comme si ce souvenir lui était trop pénible ; mais bientôt après, il ajouta d’un ton plus calme : « Ce jour, cet événement si fâcheux en apparence, ont cependant un heureux résultat ! Lorsque vous proposâtes à Bentick d’aller chercher le chirurgien, vous ne vous doutiez pas alors qu’il serait la personne la plus intéressée au rétablissement de Louisa ?

— Non certainement ; mais il paraît que… Je veux dire que j’espère qu’ils seront heu-