Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/142

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reux ; ils ont tous deux de très-bons principes, un excellent caractère.

— Oui, dit-il en hésitant un peu ; mais là finit la ressemblance. Je désire de toute mon âme qu’ils soient heureux, et je m’arrête avec plaisir sur les circonstances qui peuvent le faire espérer ; ils n’auront eu du moins aucune difficulté, aucune inquiétude pour s’unir l’un à l’autre. Bentick est libre de disposer de lui-même, et les Harville lui sont trop attachés pour ne pas se réjouir de sa félicité : les Musgrove se sont conduits comme on pouvait l’attendre de leur bonté ; ils n’ont mis aucune opposition, aucun délai ; ils n’ont d’autre désir que d’assurer le bonheur de leur fille et du gendre qu’elle leur donne. De bons parens, un intérieur doux et paisible, voilà bien des choses en faveur de cette union, plus peut-être… » Il s’arrêta : un souvenir sembla soudain le frapper, et lui donner un peu de l’émotion qui colorait doucement les joues d’Alice pendant qu’il parlait ; après un instant de silence, il continua ainsi : « J’avoue que je ne puis m’empêcher de craindre qu’il n’y ait entre eux trop de différence, et dans un point bien essentiel, dans leur esprit. Je regarde Louisa Musgrove comme une aimable et bonne