Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

votre soirée, je le vois dans vos yeux ; je vois parfaitement que les heures se sont écoulées délicieusement ; vous aviez toujours quelque chose de très-agréable à écouter : d’abord la musique, et dans les intervalles la conversation, n’est-il pas vrai ?

Alice sourit. « Voyez-vous aussi cela dans mes yeux ? dit-elle à son amie.

— Oui, oui, je le vois ; ils me parlent un langage très-clair ces jolis yeux ; ils me disent que vous passâtes hier votre soirée au moins en grande partie avec la personne qui vous plaît et vous intéresse le plus au monde ; n’est-il pas vrai ? »

Alice rougit, et ne put rien répondre.

Madame Smith lui frappa doucement sur la joue. « Elles me parlent aussi comme vos yeux, chère Alice, lui dit-elle en souriant ; puis, après une courte pause, elle ajouta : J’espère que vous comprenez à présent ? Combien j’apprécie votre visite de ce matin ! Il est vraiment charmant à vous de n’avoir pas oublié votre pauvre amie quand vous aviez tant de choses à penser, et de lui donner des momens qui pouvaient être plus agréablement remplis ! »

Alice l’entendit à peine ; elle était dans l’étonnement et dans la confusion de la pénétra-