Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

m’en a souvent parlé ; je savais qu’il était invité à aller à Kellinch-Hall, et qu’il ne s’y rendit pas ; il entrait dans ses vues de ne point répondre aux avances de son parent. Je puis satisfaire votre curiosité sur tout ce qui le concerne ; il me confiait ses plans, ses projets, ses espérances. Je ne connaissais point la jeune personne à laquelle il pensait ; elle était d’un rang trop inférieur au nôtre ; mais je l’ai vue, quand elle a été madame Elliot, jusqu’aux dernières années de sa vie ; je puis donc répondre à toutes les questions que vous voudrez me faire.

— Aucune, dit Alice ; je n’ai rien à vous demander de particulier sur elle ; j’ai toujours entendu dire que cette union n’avait pas été heureuse ; d’après ce que vous me dites sur le caractère de M. Elliot, je soupçonne que les torts étaient de son côté, et cela m’est assez égal ; mais j’aimerais à savoir pourquoi il a traité aussi légèrement la connaissance de mon père, du chef de sa famille, qui était très-bien disposé en sa faveur. Il était jeune, sans fortune ; la protection et l’amitié de son unique parent devaient alors le flatter : par quel motif M. Elliot a-t-il fui sir Walter ?

— M. Elliot, répliqua madame Smith, avait, à cette période de sa vie, un seul objet en vue,