Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/194

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prit la lettre, que madame Smith avait posée sur la table, la déchira, et jeta les morceaux au feu. « Je vous remercie, dit-elle en même temps, de m’avoir montré une preuve aussi convaincante de tout ce que vous m’avez dit ; il a dû en coûter à vos principes, et, pour n’en être plus tentée, brûlez toutes celles qui sont dans cette cassette. Quand M. Elliot écrivait à M. Smith, il ne s’imaginait guère que vous et moi les lirions un jour ; mais, puisqu’il pensait ainsi, qu’est-ce qui a pu l’engager à se rapprocher de nous ?

— Je puis vous le dire encore, s’écria madame Smith en souriant ; mais ne le devinez-vous pas ?

— Je vous comprends, répondit Alice en souriant aussi ; mais je puis vous prouver ; à mon tour, que vous vous trompez ; cependant expliquez-moi votre idée.

— Ce n’est point une idée, ma chère ; écoutez-moi. Je vous ai montré M. Elliot dans sa jeunesse, je veux aussi vous le montrer tel qu’il est aujourd’hui. Je ne puis, il est vrai, vous donner des preuves écrites, mais une attestation positive. M. Elliot n’est pas un hypocrite maintenant ; il désire vous épouser ; ses attentions pour vous sont sincères ; et, pour la