Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/195

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première fois de sa vie, il ne trompe pas ; j’en ai pour garant, ma chère Alice, le témoignage du colonel Wallis.

— Le colonel Wallis ! Le connaissez-vous ?

— Non pas personnellement, et mes informations ne sont pas tout-à-fait aussi directes, mais n’en sont pas moins sûres ; il n’est pas besoin d’être à la source d’une rivière pour être convaincu qu’elle existe, lorsqu’on la voit couler ; et voici comment ceci a coulé dans mon oreille, et coule à présent dans la vôtre. M. Elliot n’a rien de caché pour le colonel Wallis, le colonel Wallis n’a rien de caché pour sa jolie petite femme ; celle-ci, causeuse, étourdie, n’ayant, pendant sa couche, personne avec qui jaser que sa garde, lui contait tout ce que son mari lui disait, et ma bonne amie Rooke, sachant combien je m’intéresse à vous, m’a dit tous les secrets qu’elle lui a confiés. C’est lundi au soir qu’elle me raconta cela ; et, comme elle ne m’a jamais menti et qu’elle n’y a nul intérêt, je ne doute point de la vérité de ce discours.

— Ma chère Smith, dit Alice en souriant, je puis vous assurer, moi, que votre autorité est très-mal instruite. Ce n’est point pour moi, ni dans l’idée de m’épouser, que M. Elliot s’est