Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/201

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trahir plus sûrement. J’ai horreur de cette conduite, mais je n’en suis pas surprise ; j’ai toujours pensé qu’il avait quelque motif caché. J’aimerais cependant assez à connaître son opinion sur la probabilité de l’événement qu’il redoute, à savoir s’il croit le danger augmenté ou diminué.

— Diminué, à ce qu’on m’assure, répliqua madame Smith : il pense que madame Clay le craint, qu’elle voit qu’il l’a pénétrée, et qu’elle n’ose avancer ses affaires comme en son absence ; mais comme il faudra bien qu’il s’absente une fois, je ne conçois pas comment il peut être rassuré tant qu’elle conservera son influence sur sir Walter et sur miss Elisabeth ; il serait prudent d’ouvrir les yeux à votre sœur ; cela du moins est permis.

— Je l’ai essayé, dit Alice, et sans succès.

— Madame Wallis avait une plaisante idée, dit en riant madame Smith ; c’était de mettre, dans les articles de votre contrat de mariage avec M. Elliot, que votre père s’engageait à ne pas épouser madame Clay ; c’était digne de cette petite folle, et ma bonne Rooke en sentit toute l’absurdité. — Si l’on ne peut l’en empêcher, dit Alice, qu’en épousant M. Elliot, madame Clay deviendra bien sûrement ma