Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/225

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son bon visage, répéta ce qu’il avait dit à Alice, que l’air d’Upercross embellissait, rajeunissait, et qu’il irait voir sa chère fille l’été suivant. Maria lui rendit son compliment, et l’assura qu’elle ne l’avait jamais vu mieux qu’il n’était. Elle satisfit aussi pleinement sa sœur aînée, en louant, en admirant son bel appartement et le goût de ses meubles ; elle eut soin ensuite de sa propre vanité, en parlant du bon équipage de son beau-père, dans lequel elle était venue, de ses quatre beaux chevaux : pour que tout le monde fût content, elle consentit enfin à parler à sa sœur Alice de ses deux petits neveux, mais moins longuement que des quatre chevaux de M. Musgrove. La physionomie d’Elisabeth commençait à s’embroncher ; on ne lui parlait plus de ses salons, et on vantait l’équipage : hélas ! elle n’en avait plus, elle venait aussi de réfléchir, pendant le bavardage de Maria, qu’elle ne pouvait se dispenser d’inviter à dîner toute la société d’Upercross, et cette obligation la contrariait beaucoup. Elisabeth ne pouvait se résoudre à rendre témoins des réductions de sa maison ceux qui étaient reçus à Kellinch-Hall avec magnificence. La vaisselle plate avait fait place à la faïence de Weskwood ; deux laquais seulement servaient