Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/238

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fin, dit Wentworth, comme si c’était le résultat de ses pensées du moment, c’est une période, en vérité ! huit ans sont une période, et je… »

Ce qu’il aurait ajouté fut laissé à l’imagination d’Alice pour une heure plus tranquille. Ils furent interrompus par Henriette Musgrove, impatiente de profiter de ce moment de liberté pour aller faire ses emplettes de noce ; elle rappela la promesse d’Alice de l’accompagner, et de sortir avant qu’il vînt de nouvelles visites. Alice se leva, et lui dit qu’elle était prête ; mais elle sentait que si Henriette avait connu ce qui se passait dans son cœur, ce que ce souvenir du temps passé pouvait amener, elle aurait trouvé dans ses propres sentimens pour son cousin, dans sa sécurité sur son amour pour elle, de quoi plaindre Alice, et l’aurait laissée écouter la douce conversation de Wentworth.

Leur promenade fut retardée au moment où elles allaient sortir avec Maria ; des pas alarmans se firent entendre sur l’escalier ; d’autres visiteurs arrivaient ; la porte s’ouvre avec fracas pour sir Walter et miss Elisabeth Elliot, ridiculement parés pour venir voir d’anciens amis et alliés. Ils firent une entrée solennelle, qui répandit un froid général dans