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CHAPITRE XII

ET DERNIER.


Cette lettre bouleversa absolument l’heureuse Alice, une demi-heure de solitude et de réflexion l’aurait tranquillisée ; mais les sept ou huit minutes qui s’écoulèrent avant d’être interrompue n’eurent aucun effet sur elle. Chaque moment augmentait encore son agitation : un bonheur si complet, si inattendu ! être encore la compagne choisie de ce Wentworth tant aimé, tant regretté ! Elle croyait rêver, et n’avait pas encore l’usage de ses sens, quand Charles, Maria et Henriette entrèrent.

L’absolue nécessité d’être avec eux comme à l’ordinaire produisit chez elle un violent effort ; mais bientôt après, toutes ses idées devinrent confuses ; elle n’entendait pas un mot de ce qu’on lui disait, et fut forcée de supposer une indisposition subite. Il était aisé de voir qu’elle était très-souffrante ; ses amis furent effrayés, consternés, et ne voulurent pas la