Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/267

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comme vous lisez dans le mien. Je puis à peine écrire… J’entends à chaque instant des mots qui me déchirent et m’enchantent… Vous baissez la voix, mais je puis distinguer chaque son de cette voix chérie et si bien connue : un autre ne vous entendrait pas, peut-être ; mais moi ! N’est-ce pas ainsi que vous parliez à votre heureux Wentworth quand vous lui disiez que vous l’aimeriez toujours ?… Vous l’avez dit et senti !… Vous le direz, vous le sentirez encore. Déjà vous nous rendez justice, vous croyez qu’il peut exister un véritable attachement et de la constance parmi les hommes, croyez donc à celui si pur, si vrai et si inaltérable de votre

» Frederich Wentworth. »


P.-S. « Il faut que je sorte incertain de mon sort, ne sachant pas même si vous trouverez cette lettre ; mais je reviendrai bientôt, et je ne vous quitterai pas que je n’aie obtenu un mot ou un regard : ce sera assez pour décider si je dois aller ce soir chez votre père ou m’éloigner à jamais. »



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