Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/287

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physionomie, où brillaient à la fois le sentiment et la gaîté ; elle faisait les honneurs de la maison de son père avec une grâce parfaite, et fut généralement admirée plus qu’elle ne s’en doutait et ne s’en souciait : elle ne désirait que les regards et le suffrage d’un seul être ; mais elle se trouvait bien disposée pour tout le monde. M. Elliot était là ; elle l’évitait, le plaignait de n’avoir pas un meilleur caractère, se contentant de lui témoigner de l’indifférence, mais nulle aigreur : lady Dalrymple et miss Carteret lui parurent plus affables et moins hautes ; madame Clay recherchait moins sir Walter ; lui-même et Elisabeth ne prêtaient point ce soir-là au ridicule, et n’étaient que très polis avec leur compagnie. Elle parla tour à tour aux Musgrove, au capitaine Harville, avec l’expression de la plus tendre amitié. Ce dernier ami si intime de Wentworth, et déjà le sien, lui paraissait être pour elle un frère chéri ; et les Croft, avec quelle aimable prévenance mêlée d’embarras elle s’approcha d’eux, et leur témoigna le plus vif intérêt ! Son trouble redoubla pour un moment quand l’aimable Sophie lui dit tout bas, en lui serrant la main : « Chère sœur ! Frederich est bien heureux,