Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/297

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Elisabeth comptait sur sa belle figure, et celle de sir Walter n’était pas, selon lui, encore à dédaigner, non plus que son titre, qu’il aurait bien voulu pouvoir ôter à son perfide cousin ; mais Elisabeth n’approuvait pas ce genre de vengeance : elle employa toute son influence pour qu’il ne lui donnât pas une belle-mère, et jusqu’à présent l’occasion de lui donner un gendre ne s’est pas présentée…

Vraisemblablement ils finiront leur insipide vie ensemble, lui sans femme, elle sans mari, et n’étant pas très-malheureux dans leurs beaux salons.

M. Elliot vit encore avec madame Clay par habitude ; elle l’aimait passionnément, parce qu’elle lui avait sacrifié la presque certitude d’être d’abord lady Elliot ; elle espère bien l’être un jour ; et toute sa ruse, toute sa duplicité, toute sa séduction, sont en jeu pour cet objet ; M. Elliot n’en a pas moins qu’elle, et finira par se laisser enlacer. Quand une femme n’a qu’un seul objet en tête, et qu’elle y met toute la persévérance dont elle est susceptible, il est rare qu’elle ne réussisse pas ; M. Elliot l’épousera, et ce sera sa punition.

Nous n’avons plus rien à dire d’Alice et de Wentworth ; ils sont heureux autant qu’on peut