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Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/64

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Dalrymple étaient cousins des Elliot, qu’il y avait entre eux un refroidissement total, et qu’ils étaient en grande perplexité de savoir comment se rapprocher, ce dont sir Walter et sa fille aînée avaient grande envie.

Alice n’avait jamais vu son père et sa sœur en contact avec la haute noblesse, et se trouva tout-à-fait désappointée ; d’après leur genre de vie ordinaire, elle attendait d’eux plus de dignité ; elle fut réduite à désirer (ce qu’elle n’eût jamais prévu) qu’ils eussent un peu plus d’orgueil personnel, et n’en missent pas tant dans cette alliance. Elle n’entendit plus autre chose que cette phrase : Notre cousine lady Dalrymple, notre jeune cousine miss Carteret, etc.

Sir Walter s’était rencontré jadis avec feu le vicomte, mais n’avait jamais vu personne de sa famille : on s’écrivait cependant dans les grandes occasions, on se communiquait les morts et les mariages ; mais le malheur voulut que, lorsque le vicomte mourut, sir Walter fût atteint d’une grande maladie ; aucune lettre de condoléance n’arriva en Irlande. Cette négligence reçut sa punition, et quand lady Elliot mourut à son tour, aucune lettre de condoléance n’arriva non plus à Kellinch. Depuis ce moment, il n’existait pas de liaison entre eux, et