Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’on avait quelque raison d’appréhender que les Dalrymple ne se refusassent à entamer une nouvelle relation avec la famille Elliot. Comment s’y prendre pour les engager à les considérer encore comme des cousins ? était la question qui les occupait du matin au soir, comme si c’eut été la chose la plus importante pour leur félicité. « Les relations des familles nobles doivent toujours exister, » disait sir Walter. « Et la bonne compagnie doit toujours être recherchée, ajoutait lady Russel. Lady Dalrymple a déjà été à Bath l’année précédente ; on m’en a parlé comme d’une femme charmante et du meilleur ton. — Elle a pris une maison pour trois mois à Laura-Place, disait Elisabeth ; elle vivra dans le plus grand ton : je doute cependant que son salon soit plus élégant que le nôtre ; je voudrais pouvoir les comparer.

— On est toujours flatté, disait M. Elliot, d’être allié à une personne aussi distinguée ; il faut absolument chercher les moyens de renouveler cette relation sans trop compromettre les Elliot. » Alice gardait le silence, et trouvait qu’on pouvait tout aussi bien attendre les avances de lady Dalrymple, que de lui en faire ; mais on ne la consultait pas.

Sir Walter coupa le nœud gordien ; il passa