Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/82

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« Mon amie Rooke, dit-elle en souriant, n’a rien à présent de bien édifiant ni de bien intéressant à me conter ; elle n’a qu’une seule malade à soigner, une madame Wallis qui demeure, à Marlborough-Street, et qui vient d’accoucher : c’est une jeune et jolie femme à la mode, très-étourdie, très-dépensière, et dont la vie se compose de plaisirs et de conquêtes. Je prétends cependant en faire mon profit ; elle a beaucoup d’argent à jeter par les fenêtres, et je compte qu’elle achètera bien cher tout ce que j’ai à vendre. »

Les deux amies se séparèrent avec l’espoir de se retrouver, Alice y avait renouvelé bien des fois sa visite, avant que l’existence de madame Smith fût connue à Camben-Place ; enfin il devint nécessaire de parler d’elle. Sir Walter, Elisabeth et madame Clay revinrent un matin de Laura-Place avec une soudaine invitation de lady Dalrymple pour la soirée ; Alice y était désignée, mais elle venait de s’engager à passer cette même soirée à Westgate-Buildings, chez sa pauvre amie. Elle n’était pas fâchée d’avoir une excuse, elle était sûre que lady Dalrymple n’invitait ses parens Elliot, dont elle n’était pas aussi fière qu’ils l’étaient d’elle, que parce qu’elle était retenue