Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nia, n’occupaient déjà plus la famille Elliot ; il n’en fut même pas question. Une invitation pour le lendemain chez lady Dalrymple était bien autrement importante.

Alice était, dans la soirée, occupée à servir le thé, lorsque le laquais lui apporta une grosse lettre (sur l’enveloppe de laquelle elle reconnut l’écriture de Maria), et, à sa grande surprise, quelques lignes de complimens de l’amiral et de madame Croft, arrivée à Bath depuis une heure. Les Croft à Bath au moment du mariage de leur frère ! Est-ce quelque maladie qui les attire ? A-t-on ordonné les bains à Louisa pour achever sa guérison ? Le cœur de la pauvre Alice battait vivement, et lui disait que la sienne n’était pas encore avancée. La lettre de Maria allait sans doute l’instruire : sa grosseur inaccoutumée lui fit penser qu’elle lui contait en détail l’événement du mariage de sa belle-sœur. Elle n’avait nulle envie de la lire devant ses parens ; et la mettant dans la poche de son tablier, elle continua de servir le thé.

« Les Croft, ici ! s’écria sir Walter ; c’est très-singulier, le propriétaire et le tenant de Kellinch-Hall dans le même lieu ! Qu’est-ce qu’ils vous ont apporté, miss Alice ?