Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/29

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l’amitié que j’ai pour vous ; et je me flatte qu’un jour ou l’autre, vous me rendrez plus de justice que vous ne le faites à présent. » Tout en parlant, ils s’approchaient de la voiture ; elle était prête, et avant qu’elle pût dire un mot, il lui avait donné la main pour y entrer. Il avait méconnu les sentimens qui l’avaient engagée à tourner la tête, et l’avaient empêchée de parler. C’était un composé de colère contre elle-même, de mortification et de chagrin. Elle n’avait pu ouvrir la bouche ; et, en se plaçant dans sa voiture, elle fut prête à se trouver mal. Elle se remit, se reprocha de n’avoir pas pris congé de lui, de l’avoir quitté d’un air de mauvaise humeur ; elle essaya avec la voix et les mains de réparer ces torts ; mais il était trop tard. Il était monté à cheval et avait disparu. Elle continua en vain de regarder derrière ; mais ce qui lui