Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux fois, « Nous sommes pris au dépourvu, » ajouta-t-elle, « trois jours plus tôt que nous n’avions compté. Je suis dans un souci terrible pour la pacotille de ton frère Samuel. Jamais tout ne sera prêt à temps, car les ordres peuvent arriver demain. Cette idée me bouleverse. Et ne faut-il pas que tu te rendes à Spithead aussi ? – Moi qui comptois que nous passerions notre veillée si tranquillement ! – et puis tout arrive à-la-fois. „

William avec sa gaieté ordinaire, tâcha d’écarter l’idée de ce qui pouvoit troubler le plaisir de la réunion, et ramena sa mère auprès de Fanny, en disant. “ Venez, venez ! vous n’avez presque pas vu cette chère petite. „

Ils rentrèrent ensemble, et Mad. Price, après avoir embrassé de nouveau sa fille et témoigné le plaisir de la revoir, commença à s’occuper des moyens de réparer les fatigues du voyage. “ Pauvres enfans ! » dit-elle. “ Vous devez être bien las. Que voulez-vous prendre ? Si l’on avoit su le moment de votre arrivée, on auroit préparé quelque chose ; mais, comme je disois à Susanne, qui sait ce qu’ils aimeront le mieux, de manger un morceau ou de boire du thé ? Enfin à présent, vous n’avez qu’à dire ; on fera comme on pourra. Nous sommes mal dans ce quartier-ci,