Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nulle part et que Fanny lui est trés-dévouée, c’est toujours elle qui est chargée de lui tenir compagnie. Mistriss Grant s’offre à la remplacer dans cette occasion et lady Bartram y consent).

Bientôt après le déjeûner, la calèche fut attelée. Henri en étoit le conducteur. Il y avoit deux places sur le siège, Mistriss Grant trouva moyen de faire accepter l’autre à Julia. Marie de fort mauvaise humeur de cet arrangement, monta dans la calèche et se piqua peu d’entretenir la conversation avec ses compagnons de voyage. La gaieté d’Henri et de sa sœur, dont elle entendoit souvent les éclats de rire, lui donnoit une certaine inquiétude qu’elle dissimuloit à peine.

Le temps étoit superbe ; le pays à parcourir charmant. Tout étoit nouveau pour Fanny. Elle jouissoit en silence et ne regrettoit que de n’avoir pas son cousin pour lui communiquer ses observations. Edmond à cheval, suivoit ou devançoit la voiture. Lorsqu’il passoit près de la portière, Fanny et Flora avançoient la tête de son côté, et disoient quelquefois toutes deux ensemble : « Le voilà ! „ C’étoit le seul point sur lequel elles se rencontrassent. Le spectacle de la nature qui avoit tant de charme pour Fanny,