Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sortir

le côté plaisant des choses, et vous amusez toujours si vous ne persuadez pas ; mais croyez-vous que les dévotions particulières de ceux qui ne savent point se gêner dans l’observation du culte public, ni fixer leur attention à volonté, fussent plus sincères et plus ferventes ? »

„ Mais, oui. – Dans la retraite du cabinet on a moins d’objets de distraction, et puis l’épreuve n’est pas si longue. »

Julia vint alors interrompre leur conversation en disant : « Regardez donc Marie et son futur époux ! Les voilà au pied de la chaire comme si la cérémonie alloit s’accomplir. „

Henri s’approcha de l’oreille de Marie, et lui dit : “ Je n’aime pas vous voir si près de l’autel. »

Marie tressaillit involontairement et s’en éloigna quelques pas ; mais Julia continua sa plaisanterie. “ Qu’est-ce donc qui nous manqueroit, “ ajouta-t-elle, „ tous les parens sont rassemblés, les paroles données, les cœurs à l’unisson ; ce seroit charmant. – Et la bénédiction nuptiale qui est-ce qui la donneroit ? Voilà à quoi je ne pensois pas. Quel dommage, Edmond, que vous n’ayez pas encore pris les ordres ! »