Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’à ce que disoient ses neveux, surtout Darcy.

Le colonel, qui s’ennuyoit ordinairement beaucoup à Rosings, étoit charmé de la diversion que faisoient les dames du voisinage ; et la jolie petite amie de Mad. Collins, (comme il appeloit Elisabeth) lui plaisoit beaucoup. Il fut donc charmé de la voir arriver. Il s’assit à côté d’elle avec empressement, et ils se mirent à causer sur le Herefordshire, sur Kent, sur les voyages, sur la lecture et sur la musique. Elisabeth s’accommodoit fort bien de cette conversation ; elle répondoit avec vivacité, et ne s’étoit jamais si bien amusée dans ce sallon. Darcy, qui se tenoit un peu loin, tournoit souvent les yeux de leur côté, et paroissoit s’étonner de la promptitude des reparties, et de l’abondance des matières, quoiqu’il n’entendît pas ce qui se disoit. Lady Catherine fit attention à cette causerie animée, et dit à son neveu, en élevant la voix : “ Fitz-William ! qu’est-ce que vous dites donc vous autres, là-bas ? „

« Nous parlons musique, milady. »

« Eh bien, parlez haut, qu’on vous entende. C’est un de mes sujets favoris de conversation que la musique. Je ne crois pas qu’il y aît, en Angleterre, beaucoup de femmes qui ayent plus de goût naturel que