Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/97

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maître ; et elle ajouta : “ il y a des gens qui le trouvent trop fier ; mais c’est apparemment parce qu’il est silencieux et ne parle pas au hasard comme les jeunes gens d’aujourd’hui. »

« Voilà un éloge, „ dit Mad. Gardiner à l’oreille d’Elisabeth, “ qui ne ressemble pas à sa conduite avec notre ami. »

“ Nous pourrions avoir été trompés, » dit Elisabeth.

On leur montra un joli appartement meublé encore avec plus d’élégance, que les autres, et qu’on destinoit à miss Darcy. La gouvernante parla à cette occasion de l’amitié tendre et délicate de son maître pour miss Darcy.

Ils passèrent dans la galerie de tableaux, où il y avoit une longue suite de portraits de famille, Elisabeth chercha d’abord des yeux le seul portrait qui l’instéressât. Il étoit en pied, de grandeur naturelle, et très-ressemblant. Elle le fixa longtemps, et y revint après l’avoir quitté quelques momens. Les éloges que la gouvernante prodiguoit à son maître l’avoient disposée plus favorablement pour lui qu’elle ne l’eût encore été. Elle se disoit qu’un homme qui est bon maître et bon frère, devoit aussi être bon mari ; et tout en fixant ce portrait qui lui