Aller au contenu

Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fois que M. Collins disoit ou faisoit quelque chose dont sa femme pouvoit souffrir, ce qui certainement n’étoit pas rare, elle jetoit involontairement les yeux sur elle : une ou deux fois seulement elle crut distinguer une foible rougeur, mais en général, et c’étoit fort sage, Charlotte n’entendoit et ne voyoit point. Lorsqu’ils eurent admiré tous les meubles de la chambre, depuis le buffet jusqu’au garde-feu, et raconté toutes les particularités de leur voyage et de leur séjour à Londres, M. Collins les engagea à faire le tour du jardin, qui étoit grand, bien tenu et qu’il cultivoit lui-même. Travailler dans son jardin étoit un de ses plus grands plaisirs, et Elisabeth admiroit l’air de bonne foi avec lequel Charlotte disoit que c’étoit un exercice très sain et qu’elle étoit la première à encourager son mari à s’y livrer. M. Collins, en conduisant ses hôtes à travers