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Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/201

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elle vit entrer Mr. Darcy ; il lui demanda des nouvelles de sa santé, avec une agitation visible ; prenant pour prétexte de sa visite, le désir qu’il avoit d’apprendre qu’elle étoit mieux. Elle lui répondit avec une froide politesse ; il s’assit cependant ; mais, au bout de quelques momens, il se leva et se promena dans la chambre avec vivacité. Elisabeth, surprise, ne disoit rien : après un silence de quelques minutes, il s’approcha d’elle d’un air fort agité, et s’écria :

— C’est en vain que je résiste !… mes sentimens ne peuvent être réprimés plus long-temps, j’y succombe ; vous devez me permettre de vous avouer l’amour et l’admiration que vous m’inspirez.

La surprise d’Elisabeth fut au-dessus de toute expression ; elle tressaillit, rougit, et doutant de ce qu’elle entendoit, elle garda le silence. Il considéra cela