Page:Austen - Orgueil et Prevention 1.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
ET PRÉVENTION

» — Ah, ah ! cela est vrai, s’écria la mère, et Mme Long ne reviendra ici que la veille, il sera donc impossible qu’elle nous présente M. Bingley, elle ne le connaîtra pas elle-même.

» — Alors, ma chère, vous pourrez vous-même lui présenter M. Bingley.

» — C’est impossible, M. Bennet, impossible, puisque je ne le connais pas ; comment pouvez-vous être si taquin.

» — J’admire votre prudence ! Il est vrai que quinze jours de connaissance ne suffisent pas pour bien connaître un homme ; mais si nous ne le présentons pas à Mme Long, quelque autre le fera, et après tout il faut qu’elle et ses nièces courent leur chance comme les autres ; ainsi, puisqu’elle croira qu’on lui rend un service, si vous ne voulez pas vous en charger, je le ferai moi-même. »

Ses filles le regardèrent fixement ; Mme Bennet dit en haussant les épaules : « Quelle bêtise !

» — Que voulez-vous dire, ma chère, par cette exclamation ? regardez-vous