Page:Austen - Orgueil et Prevention 1.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
ET PRÉVENTION

joindre, se chargeait complaisamment du soin d’entretenir M. Colins.

Du moins Élisabeth n’eut plus lieu de se plaindre des civilités de M. Darcy ; car celui-ci, quoique souvent debout fort près d’elle, ne chercha point à lui parler ; elle eut l’idée que les allusions faites par elle aux affaires de Wickham, pouvaient être cause de ce changement de conduite, et s’en réjouit.

Les habitans de Longbourn furent les derniers à se retirer ; une adroite manœuvre de Mme  Bennet les ayant obligés d’attendre leur voiture un grand quart d’heure après le départ de toute la société, ils eurent le loisir d’observer le vif désir qu’on avait d’être débarrassé d’eux.

Mme  Hurst et sa sœur n’ouvrirent la bouche que pour se plaindre de la fatigue ; tout le babil de Mme  Bennet ne les put engager à prendre part à la conversation. Cette réserve y répandit un ennui presque général, que les longs discours de M. Colins n’étaient guère propres à dissiper. Celui-ci prodiguait aux maîtres